Monténégro #6 - Kotor, Prčanj, Gornja Lastva

Sixième étape : 47 km. Au total : 517 km.
Les toits de Kotor.

Kotor

Au matin, nous avons pris la route jusqu'à Kotor. Nous savions que c'était une des destinations les plus prisées des touristes, mais nous étions loin de nous imaginer de que nous allions y trouver... Malgré le fait qu'on était en hors saison, il y avait des touristes partout. Nous avons eu des bouchons dès l'entrée de la ville, avec des dizaines de voitures devant nous qui cherchaient un stationnement. Nous avons réussi à nous garer sur un parking gratuit — conseillé par notre guide — le long de la rue Njegoševa ; mais par pur hasard : dans le bouchon, un véhicule garé est parti au moment où nous sommes passés devant lui.

La vieille ville de Kotor.
Cette horreur masque la vue des Bouches de Kotor.

La vieille ville

Kotor est une ville très bien située : elle est à flanc de falaise, et donne directement sur les bouches. Mais cette belle vue était gâchée par deux énormes paquebots de croisière immondes, qui étaient tellement imposants qu'on ne voyait qu'eux. Sans parler des centaines (milliers ?) de touristes qu'ils ont débarqués.

Les vestiges d'une boîte de nuit romaine, plutôt bien conservée.

La partie à visiter est évidemment la vieille ville de Kotor. Elle est magnifique, et assez grande. Elle est bien entretenue, les bâtiments sont propres et anciens. Mais on se serait cru à Notre-Dame à Paris : des dizaines de groupes de touristes accompagnés de guides partout. C'est clairement une ambiance que je cherche à éviter. Malgré tout, la visite s'est avérée agréable, c'était un plaisir d'errer dans les quelques petites rues pavées de ce centre-ville.

La cathédrale Saint-Tryphon.
Un groupe de touristes français écoutant leur guide, dans la cathédrale Saint-Tryphon.

La cathédrale Saint-Tryphon

La cathédrale Saint-Tryphon est une belle étape au sein de la vieille ville de Kotor. Elle se dresse sur une place comportant plusieurs restaurant, et il est possible de visiter la cathédrale pour 3€ par tête. L'intérieur est joli, et le plus intéressant selon moi est l'histoire du lieu : la cathédrale a été en partie détruite par un séisme en 1667, et a depuis été reconstruite. Plusieurs morceaux de pierres et de sculptures de l'époque ont été récupérées et sont visibles dans le musée de la cathédrale, avec des peintures et autres objets de l'époque. Pour ceux intéressés par la religion, la cathédrale comporte une relique : la tête de Saint-Tryphon.

Probablement la tête de Saint-Tryphon, protégé derrière une grille.
Une partition de musique, probablement des chants, dans le musée de la cathédrale.
Plein de chats !

Nous avons mangé devant la cathédrale, au restaurant The Square Pub. Je ne le recommande pas : le serveur nous a servi une bière d'entrée de gamme (Nikšićko pivo) alors que nous en avions commandé une de qualité supérieure (Nikšićko gold). Ce n'est pas grave en soit, mais il a voulu nous arnaquer en nous disant qu'il s'agissait de la même boisson, avec un package différent... Ce qui est faux. Sinon, les plats sont quelconques, et dignes d'un fast-food français.

Charmante ruelle dans la vieille ville.

La Forteresse de Kotor

La principale attraction à Kotor est sa forteresse, juchée au bout des remparts, au bout d'un escalier de 3500 marches dans les hauteurs de la ville. Petit couac : le prix est passé de 3€ à 8€ par tête de 2017 à 2018. Malgré tout, nous avons monté avec plaisir ce chemin à-pic pour nous retrouver au niveau de la forteresse. La vue est splendide, et il faisait horriblement chaud au soleil (Prendre de l'eau !). Si on oublie les dizaines de touristes un peu partout et les horribles paquebots dans le port, la balade est extrêmement sympathique — et fatigante.

Le port et la ville de Kotor, depuis la montée vers les remparts.

Arrivé en haut, je dois avouer avoir été déçu par la forteresse de Kotor. Nous savions qu'il s'agissait de ruines, mais je ne me doutais pas que même l'aménagement pour les touristes était en ruine ! Nous avons trouvé des vieilles portes taguées, des ponts métalliques — pour touristes — branlants, des escaliers en pierre d'époque qui menacent de s'écrouler.

La forteresse de Kotor.

De plus, les poubelles débordent de déchets et n'ont pas l'air souvent ramassées. Il n'y a aucun panneau explicatif, aucun personnel sur place, exceptés des vendeurs de boissons fraîches. Nous avions juste un fascicule dans un français approximatif (il est plus compréhensible en anglais) qui expliquait une partie de l'histoire du lieu. D'un côté, j'ai apprécié le fait de pouvoir me déplacer librement dans la forteresse ; mais de l'autre, c'était déplaisant de voir des déchets touristiques ainsi que des bouts de roches partout sur les chemins. Certains endroits étaient mêmes dangereux, certains escaliers ont des pierres qui bougent, des trous dans la muraille donnent accès au vide... Je recommande surtout la randonnée pour avoir une belle vue sur les Bouches de Kotor et la vieille ville. Pour le reste, j'espère que ma contribution de 8€ servira à rénover ces lieux.

La vue de Kotor depuis les remparts.
Quelques maisons du village de Prčanj.

Prčanj

Après avoir mangé à Kotor, nous avons longé les Bouches sur des routes moins fréquentées pour rejoindre le village de Prčanj. Il était indiqué sur nos guides comme un village joli à voir. Nous n'avons pas beaucoup poussé, mais il nous a semblé très quelconque : nous avons vu une rue principale, avec des bâtiments le long, certains anciens, certains neufs. Nous étions fatigués de l'escalade de la forteresse de Kotor et nous sommes simplement arrêtés au Kafe centar pour prendre une glace et un café. C'était assez cher pour le pays, probablement car nous sommes prêts d'une des villes les plus touristiques du Monténégro.

Une décoration cycliste devant le Kafe centar.
Une ruelle restaurée du village de Gornja Lastva.

Gornja Lastva

Nous avons continué la route étroite au bord de l'eau qui longe les Bouches jusqu'à s'approcher de la ville de Tivat. Nous sommes montés dans les hauteurs un peu avant, pour rejoindre le village de Gornja Lastva. Ce village possède une histoire particulière : quasiment tous ses habitants — cinq cents — l'ont abandonné dans le courant du 20ème siècle, ce qui fait qu'en arrivant, il ne subsiste du village que des ruines d'habitations autour d'une allée en pierre large d'à peine un mètre. En avançant, nous découvrons plusieurs maisons neuves, dans la style des maisons abandonnées : il s'agit d'une association des derniers habitants pour préserver le patrimoine de leur village, le reconstruire et le re-peupler. C'est assez incroyable de voir cette différence entre des ruines datant de 50 ou 100 ans, et des bâtiments rénovés, avec les aménagements autour.

Une maison en ruine du village de Gornja Lastva.
La marina de Tivat, vue depuis Gornja Lastva.

Nous ne nous sommes pas arrêtés à Tivat, car il s'agit d'une grosse ville (pour le pays), très quelconque, et qui arrive surtout les touristes très riches avec sa marina. C'est clairement quelque chose que nous souhaitons éviter.

La vue depuis notre logement.

Notre logement est situé dans la province de Krašići, et est tout au bout d'un chemin de terre, très proche de la mer. Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir un bâtiment quasi-neuf, très grand, avec une terrasse qui donne sur les Bouches de Kotor (idéal pour le petit-déjeuner), ainsi qu'un accès à la mer au bout du jardin. C'est de loin le meilleur logement jusque là !

Un voilier au large, aperçu depuis notre appartement.

Pour l'anecdote, il se trouve que l'anglais n'est pas extrêmement répandu au Monténégro. Beaucoup de ceux à qui nous avons dû écrire ou parler le maîtrisaient assez pour qu'on puisse communiquer, mais nous avons parfois eu droit à quelques perles de problèmes de communication. Par exemple, pour le logement d'aujourd'hui, nous avions oublié de nous rendre à l'heure pour le check-in, et nous avons voulu planifier un autre rendez-vous. Notre hôte a accepté, mais sa réponse brute nous a intrigué :

Nous avons craint un instant que son fils soit tueur à gage.

Bonne nuit :)

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