Monténégro #8 - Lovćen, la Serpentine, Petar II Petrovic-Njegos

Huitième étape : 56 km. Au total : 602 km.
La vue sur Kotor depuis la Serpentine.

La Serpentine

Nous sommes partis à regrets de notre beau logement, pour enfin quitter les Bouches du Kotor. Nous avons emprunté la Serpentine : repérez le gros bloc bleu sur la carte, en voici une version zoomée ci-dessous.

La Serpentine.

Les guides prévenaient que cette route était difficile. Nous étions peut-être habitués au pays, mais elle nous a semblé bien plus simple que bien des routes que nous avons déjà empruntées. Nous ne pouvions évidemment pas croiser un véhicule à pleine vitesse (faut pas rêver), mais il y avait des espaces pour se rabattre et s'arrêter sur le bas-côté, et le revêtement était impeccable.

Une vue au-delà de Kotor et des Bouches.

Cette route n'est pas très longue — on peut la terminer en une heure — mais elle propose de nombreux points de vues sur les Bouches du Kotor dans un premier temps, puis sur un panorama complet sur la mer Adriatique, les Bouches, et les montagnes environnantes, car nous finissons par être plus haut que les montagnes qui composent les fjörds des Bouches de Kotor.

Dernier regard sur les Bouches de Kotor.

Le parc de Lovćen

Une fois en haut, nous nous sommes arrêtés au restaurant Konoba Krstac. Nous étions pressés d'aller randonner au parc de Lovćen et je dois avouer que le service a été un peu long, mais c'était un plaisir de passer du temps sur la terrasse de ce restaurant familial dont le personnel était très humain et bon. C'est difficile à exprimer avec des mots, mais il sortait comme une aura particulière de cet endroit ; ça se voyait que le personnel faisait partie de la même famille, et cela se ressentait sur le service. Bref, une bonne expérience, à prix très abordable.

Après manger, nous sommes partis pour effectuer une randonnée qui grimpe le long de la montagne du parc de Lovćen jusqu'au mausolée de Petar II Petrovic-Njegos, sur un des sommets. Notre GPS nous a indiqué une demi-heure de route entre le restaurant et le début de la randonnée... mais il ignorait évidemment qu'il y avait des travaux sur la route.

La "route".

En France, la route aurait été entièrement fermée pendant les travaux, mais pas au Monténégro : la route existante, peu large, a été quasiment entièrement détruite pour laisser place à un grand chantier, et à une route certes large, mais composée uniquement de sable et de roches plus ou moins grosses. Avec notre petite citadine, c'était particulier. Je vous laisse imaginer l'atmosphère, de nous en train de rouler dans notre petite voiture à moins de 10 km/h pour ne pas endommager notre véhicule, slalommer pour éviter les roches, et avec les énormes engins de chantier en train de travailler tout autour de nous. Ajoutez à cela des groupes de touristes en 4x4 qui remontent la route à toute allure (jusqu'à 15 véhicules à la suite), et d'autres touristes en sens inverse, avec qui nous échangions des sourires nerveux, qui pouvaient se traduire par "Mais qu'est-ce que je fous là...".

Puis après, la route caillouteuse s'est transformée en route de terre compactée sur quelques centaines de mètres, puis enfin en route goudronnée, toute neuve, sans marquage, jusqu'à la fin de la route. Quel soulagement :)

Pas de route, mais une boutique souvenirs quand même.

Le mausolée de Petar II Petrovic-Njegos

Notre guide papier nous indiquait que la randonnée partait non loin de l'hôtel Monte Rosa. Nous nous y sommes garés, mais en l'absence de panneaux, nous avons trouvé l'entrée de notre chemin de randonnée via l'application ViewRanger.

Le guide estimait la randonnée à 4 heures : 2h30 pour monter, 1h30 pour redescendre. Nous ne sommes pas allés particulièrement vite, mais ces valeurs étaient largement surestimées. Nous avons dû faire l'aller en 1h30, et le retour en moins de 45 minutes. La randonnée est simple, elle n'a pas de dénivelé trop important. Sa seule difficulté est la composition du sol : la plupart du temps, c'est de la terre, mais parfois, il n'y a que des rochers instables sur lesquels il faut assurer son pied avant de le poser. Nous n'avons croisé personne sur cette randonnée, pourtant populaire, hormis un couple de femmes terminant le retour lorsque nous venions juste de partir du départ.

La vue depuis le début de la randonnée.
Les sentiers sont balisés.
La randonnée passe également dans la forêt.

En arrivant en haut, nous passons devant un restaurant installé sous le — petit — parking, puis nous payons l'entrée du mausolée — 3€ par tête — avant d'emprunter l'escalier creusé dans la montagne qui monte jusqu'au mausolée. Il comporte environ 400 marches, ce qui est assez rapide. Cela se voit qu'il a été rénové récemment, ou tout du moins entretenu : le revêtement de l'escalier et des murs est propre et solide.

Le chemin se transforme en escalier.
Le tunnel menant au mausolée.
En sortant du tunnel, en haut.

En haut, nous marchons sur un chemin en haut de la montagne, avec une pente forte de chaque côté, jusqu'à arriver au bâtiment du mausolée. Il s'agit d'un grand bâtiment construit en partie en granite noir, très imposant et démesuré, qui comporte une cour intérieure et une salle avec une statue — probablement celle du prince Petar II Petrovic-Njegos. Le plafond est une mosaïque recouverte de feuilles d'or. Le rendu est impressionnant. Par une porte, nous pouvons descendre et voir la tombe de Petar II Petrovic-Njegos, située dans une crypte sous la salle à la statue.

Pour l'anecdote, en arrivant en haut, nous nous sommes aperçu qu'un groupe scolaire était présent. À en juger par l'âge, il devait y avoir plusieurs années différentes, pas plus vieux que le collège. Ils étaient tous habillés avec un tee-shirt rouge portant l'inscription "Cetinje jedna priča — čas istorije u prijestonici" ("Cetinje, une histoire — L'histoire de la ville"). Après renseignement, il s'agit d'un programme d'éducation national (lien en monténégrin) permettant à des jeunes des écoles de tout le pays de passer trois jours dans la région, pour visiter le mont Lovćen, le lac Skadar et les musées de Cetinje.

En traversant le mausolée, une porte nous emmène vers un chemin de crête qui s'achève par une rotonde, qui offre un panorama sur... Presque tout le pays. Nous voyons la capitale Podgorica, Kotor, Cetinje, les montagnes, la mer Adriatique... À 360°, nous pouvons admirer le Monténégro. Je pense que la vue qu'on a eu aujourd'hui reste ma meilleure expérience au Monténégro. Il faut que je laisse passer quelques jours, pour décider de si le meilleur point de vue était celui-ci, ou bien celui de Ćurevac dans les montagnes de Žabljak.

Le sentiment d'être au bout du monde.

Cetinje

Une fois redescendus, nous sommes partis à Cetinje retrouver notre nouveau logement. Encore une fois, nous sommes tombés sur un hôte très sympathique qui nous a décrit les lieux à visiter dans sa ville, et avec qui nous avons un peu parlé de notre roadtrip au Monténégro. Pour l'anecdote, nous lui avons demandé comment laver notre linge, car l'annonce Airbnb indiquait que le logement possédait une machine à laver. Il s'agissait d'un problème de Airbnb qui a affiché une information erronée. Notre hôte nous a proposé de s'occuper lui-même de notre linge, alors même que le problème ne venait pas de lui mais de la plateforme Airbnb... Nous avons refusé en le remerciant, nous attendrons d'avoir un logement où s'occuper nous-mêmes de nos affaires.

La ville de Cetinje, depuis notre logement.

En cherchant le centre-ville, un homme nous a interpelé en nous demandant si nous avions besoin d'aide. Nous lui avons répondu que nous cherchions à repérer le centre-ville, et que nous cherchions un restaurant. Il nous a marqué, car il avait les manières d'un cowboy. "Vous savez, c'est une petite ville, par ici." et autres phrases qui auraient pu être tirées d'un western. Il nous a recommandé le restaurant Kole en précisant qu'il était populaire, peu cher et avec des grosses portions ("Un plat est suffisant pour deux", qu'il disait). Nous pensions que c'était une façon de parler... Eh bien non ! Les plats étaient gigantesques. J'ai fini le mien, mais je me demande encore comment j'ai pu y arriver. Trois plats gigantesques, trois bières et trois digestifs pour... 31€ au total. Ça doit être la dixième fois que je l'écris, mais c'est possiblement un nouveau record de qualité / prix :)

Il s'agit probablement d'un logement familial, à en juger par cette maquette en pinces à linge.

Demain, nous allons faire un tour dans la ville de Cetinje, puis partir vers le lac de Skadar. Bonne nuit !

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