Žlijebi
Nous avons quitté Dragan le matin pour visiter le village de Žlijebi, que nous voulions faire, et qu'il nous avait également recommandé. Pour accéder au village, il faut sortir de Herceg Novi puis suivre une route qui monte en lacets dans la montagne, assez étroite, mais heureusement pas très longue – environ 25 minutes depuis le centre-ville.
Le village en lui-même est minuscule : il ne comporte pas plus d'une dizaine de maisons. Leur particularité est que leur toit est constitué d'une sorte d'ardoise assez lourde, probablement taillée à la main, et extraite des carrières situées à l'entrée du village. L'ensemble est probablement assez lourd mais offre un rendu original. D'après Dragan, c'est solide et aucune goutte ne passe à travers, mais il nous a avoué qu'il craignait d'y dormir, de peur que le toit ne s'effondre sur lui.
Les seules personnes que nous avons croisées sont un habitant travaillant la terre dans son jardin, qui nous a salué de loin, ainsi qu'un couple de touristes, qui sont visiblement montés à pied et nous ont semblés être exténués. Vu l'altitude et le dénivelé, c'est un sacré défi de monter ici en marchant !
L'église Saint Nicolas
Nous avons cherché à nous rendre à l'église du village, qui est situé 500 mètres après les habitations. Mais là, un monstre nous a déboulé dessus à toute vitesse depuis le fond de l'allée : il s'agissait d'un croisement entre un labrador et une race inconnue, qui est venu nous dire bonjour, et qui a fini par nous accompagner pendant toute notre visite du village et de l'église. Nous l'avons appelé Pipou (comme tous les animaux que nous rencontrons...).
L'église est petite et il n'est pas possible de la visiter, car elle est fermée à clé. Elle est entourée d'un cimetière qui comprend plusieurs vieilles tombes, lui-même entouré d'un mur avec un portail. Celui-ci peut semblé être fermé, mais dans notre cas, il a suffit de le pousser pour l'ouvrir. Pipou est venu avec nous ; je me demande a posteriori si c'était une bonne idée, et si c'était autorisé, de laisser un chien pénétrer dans la cour d'une église.
Je recommande à 100% cette église, car sa particularité est qu'elle est construite au bord d'une immense falaise, qui surplombe les Bouches de Kotor. La vue est époustouflante ; j'ai seulement regretté d'avoir eu le soleil de face, rendant la prise de photos compliquée. Le village est proche de Herceg Novi, la route est peu fréquentée, il n'y a aucune raison de se priver de ce panorama :)
Les animaux au Monténégro
Au retour, nous avons aperçu un chat qui courait dans les fourrés. Nous pensions qu'il chassait, mais il est finalement venu directement à notre rencontre, sans même que nous ne l'appelions. Il est venu réclamer des caresses, et nous a accompagné sur le trajet qui faisait revenir au village. Nous formions une belle troupe, tous les trois avec notre chien (Pipou #1) et notre chat (Pipou #2). J'imagine qu'ils étaient bien heureux de trouver de la compagnie dans ce village désert ! Malheureusement, le chat est parti pour de nouvelles aventures après une demi heure, et le chien s'est fait pourchasser au niveau du village par un de ses congénères, qui visiblement n'appréciait pas sa présence. Au revoir :(
Au cours de nos aventures, nous avons remarqué qu'il y avait une grande quantité de chiens et de chats en liberté au Monténégro. Nous n'avons pas l'impression qu'il s'agisse d'animaux errants, car ils semblent tous bien nourris, et ne sont pas en train de quémander de la nourriture aux touristes. Ils vivent leur vie, dorment au soleil, etc. Dans certaines villes, nous croisions des chats — et parfois même des chatons — tous les dix mètres !
Le monastère de Savina
Notre dernière étape avant de quitter Herceg Novi a été le monastère de Savina. Problème : sur Google Maps, il était indiqué en plein milieu de la ville, dans les hauteurs. Nous avons tenté de nous rapprocher au maximum du point, mais il était situé en plein milieu d'un domaine privé et fermé... En réalité, le monastère est situé près de la mer, dans le nord de la ville. Toujours se méfier de Google Maps ! Vous en aurez un autre exemple plus tard dans ce billet.
Le monastère est composé d'un grand jardin, d'un cimetière avec certaines tombes très vieilles. Il contient également un petit musée payant (De mémoire, 1€ par tête) mais qui ne nous a pas inspiré, nous ne l'avons donc pas fait.
Il n'y a pas grand chose à voir, mais c'est une bonne étape pour un court arrêt, pour les amateurs de bâtiments religieux.
Les peintures rupestres de Lipci
Nous avons ensuite pris la route en direction de la ville de Perast. Sur la route, nous nous sommes arrêtés pour visiter les peintures rupestres de Lipci. Il s'agit de gravures / peintures sur une falaise qui ont été réalisées par les premiers hommes qui ont habité la région. Les scientifiques ne savent pas précisément de quelle époque datent les peintures, ni quel était leur but, mais un panneau explicatif propose les différentes théories.
Notre guide (papier) nous précisait que le chemin n'était pas forcément facile d'accès. Il nous disait : "Une fois au rond-point à Lipci, répérer une grande maison blanche. Se garer en face. Puis remonter la route goudronnée à côté, puis le sentier, en suivant les panneaux indiquant les gravures". Jusqu'à la route goudronnée, tout était clair ; mais nous n'avons jamais trouvé le moindre panneau, et avons suivi un sentier un peu au hasard, pour finalement se retrouver en haut d'une falaise, devant le jardin d'une vieille dame qui nous indiquait par de grands gestes que ce que nous cherchions n'était pas ici, mais "à 10 minutes de marche, plus bas".
En descendant et en tentant de retrouver notre chemin, nous avons croisé une famille qui cherchait également les peintures. Notre point commun ? Nous utilisions Google Maps, et nous nous sommes perdus. Mystère. Le père de famille ayant raté sa vocation d'aventurier, il a décidé de couper à travers bois sur un sentier à peine dessiné à travers les buissons et les ronces, pour se rapprocher au mieux des coordonnées fournies par Google Maps. Nous l'avions suivi dans une laborieuse traversée, pleine d'orties et de buissons piquants, pour finalement débarquer sur un chemin dégagé, très proche des fameuses peintures. Enfin ! Les fameuses coordonnées sur Google Maps n'étaient pas exactes, je les ai corrigées. Encore une fois, toujours se méfier de Google Maps, il repose beaucoup sur les contributions des gens, et sont peu regardants sur la véracité des informations présentes.
En descendant au parking, nous avons compris notre erreur. En arrivant en haut de la route goudronnée, il ne faut pas emprunter le sentier construit avec un escalier accueillant, mais aller à droite, et s'apercevoir qu'il y a un panneau indiquant les peintures caché derrière un arbre... Bref, de sacrées aventures pour une activité qui devait nous prendre un quart d'heure sur le trajet :)
Nous avons par la suite mangé au Tramontana Beach Bar (qui est accessoirement à quinze mètres du restaurant Sutvara auquel nous sommes allés la veille). Nous y avons mangé des pizzas très correctes, et nous sommes repartis satisfaits de notre repas ; le restaurant était situé au bord de l'eau, avec une vue splendide sur les Bouches de Kotor. Cela a presque pardonné les serveurs désagréables.
Les mosaïques romaines à Risan (Rimski mozaici)
Dans la ville de Risan se trouve une ancienne villa romaine que des fouilles archéologiques ont découvert. Comptez 3€ par tête pour entrer. Il s'agissait d'une immense villa dont les fondations ont été en partie restaurées.
Si vous vous attendez à quelque chose de visuel, cela ne vaut pas forcément le coût : le musée en lui-même est très petit, et le plus intéressant est surtout présent sur les nombreux panneaux explicatifs. Il ne reste que la base des murs, avec lesquels on peut deviner le plan du bâtiment, ainsi que parfois un peu de mosaïque d'époque sur le sol.
J'ai cependant le sentiment que c'était bien de payer, car cela permet de constituer un fond pour continuer la restauration et le travail archéologique de la région.
Avant de visiter Perast, nous avons pris un petit verre au Beach Bar GALIJA près de notre logement : la vue était correcte, mais les serveurs très peu agréables : je ne recommande pas.
L'île de l'église Gospa od Škrpjela à Perast
Nous avons été abordés dès le parking de Perast par Dragan — pas notre logeur de la veille, mais un homonyme — qui nous a précisé que le parking était payant, et nous a d'emblée proposer de payer pour aller visiter l'île de l'église Gospa od Škrpjela ("Our Lady of the Rocks" dans la langue de Shakespeare). C'est brusque, étrange et louche de verser 2€ pour le parking + 5€ par tête pour un tour en bateau à un homme en tee-shirt anonyme. Au final, nous nous sommes renseigné et il ne s'agissait pas d'une arnaque, mais d'un démarchage commercial honnête. Pour aller sur cette île, il n'y a pas de compagnie officielle et publique de transport : chaque transporteur essaie de récupérer au plus tôt le touriste pour l'embarquer sur son bateau.
L'île en question est très petite, et contient donc une église en son sein. Nous n'avons malheureusement pu rester que 30 minutes (imposé par notre transporteur), mais nous avons pu prendre de belles photos et admirer cet édifice. L'île contient également un musée (payant), que nous n'avons pas pu faire par manque de temps. En arrivant, nous avons vu un mariage célébré dans l'église. Ils avaient un photographe et un drone pour filmer la scène (avant qu'il ne se crash contre un mur de l'église), donc je suppose que nous serons sur l'album photo souvenir :)
Une seconde île (Sveti Đorđe) est présente juste à côté, mais n'était pas visitable par bateau ("you can swim", nous a dit notre batelier).
Perast
J'ai lu beaucoup d'articles sur le Monténégro avant d'y aller moi-même, et je m'attendais à une ville extrêmement touristique en allant à Perast. Le village était qualifié de "plus beau village du Monténégro". Au final, nous sommes tombés sur une ville riche, belle, bien préservée, mais avec finalement peu de monde.
La ville est composée d'ne rue principale avec des restaurants et des boutiques, et des rues piétonnes étroites dans une vieille ville préservée, avec très peu de touristes et surtout des habitants — et des chats.
Pour dîner, nous cherchions un bon restaurant, de qualité supérieure à ce que nous avions fait jusque là (pour goûter la haute gastronomie locale). Nous sommes allés au restaurant Konoba Otok Bronza, qui a une belle salle, mais surtout une terrasse sur le quai. C'était cher (par rapport au pays ; sinon, c'était le prix d'une bonne brasserie parisienne), plutôt bon, mais pas exceptionnel. C'était surtout très long pour se faire servir. Plus d'une heure a dû passer entre la commande et l'arrivée des plats, malgré une salle vide et une terrasse à moitié remplie. Nous avons aussi eu une mauvaise surprise quand le serveur nous a apporté du pain et des sauces pour tremper, en nous disant dans un français approximatif "de la maison" : nous avions compris qu'il s'agissait d'un encas offert par la maison pour l'attente, mais en fait, nous l'avons retrouvé sur le ticket de l'addition. Nous ne l'avons pas fait remarquer car il s'agissait de 50 centimes chacun, et que c'était très correct.
Nous avons terminé cette belle (il fait extrêmement chaud, alors que nous sommes fin septembre) et longue journée dans notre logement pour la nuit. Il était un peu cheap, mais peu cher et avec une terrasse possédant vue géniale sur les Bouches de Kotor. La famille hôte était très gentille, mais nous communiquions surtout avec les mains, car seule leur fille de 12 ans parlait anglais.
Demain, nous allons — enfin — visiter Kotor, et nous diriger vers notre dernière étape au sein des Bouches de Kotor. Bonne nuit !